Olivier Maingain, président de DéFI, prend acte de l’accord MR-CDH mais constate qu’il y a de nombreuses lacunes et insuffisances dans cet accord en ce qui concerne l’assainissement des mœurs politiques.
La coalition orange bleue n’a pas tiré toutes les conséquences des scandales Publifin et ISSPC, et ne répond pas pleinement aux attentes des citoyens pour une réforme en profondeur de la gestion publique. En effet,
- Décumul : pas de décumul intégral et pas de limitation des revenus, publics et privés, pour les élus ;
- Intercommunales : aucune réforme sérieuse des intercommunales wallonnes. Pour Olivier Maingain, “ elles sont trop nombreuses – une septantaine – et gèrent souvent des matières identiques dans une même province. Leur gestion est opaque et elles sont à la source des scandales. Je m’étonne de ce que rien n’est dit sur l’avenir de Publifin. Quid de sa restructuration annoncée? Du transfert des filiales sans rapport avec les missions de service public ? Ce gouvernement n’annonce aucune mesure pour renforcer le contrôle des intercommunales… Les prébendes sont ainsi protégées” ;
- Éthique : aucune mesure n’est annoncée pour écarter les mandataires inculpés ou renvoyés devant le tribunal correctionnel. De même pour les mandataires condamnés aucun renforcement des sanctions pour des faits commis dans l’exercice de leurs mandats ;
- Provinces : rien n’est annoncé sur la nécessité de supprimer la notion d’intérêt provincial qui a permis aux Provinces wallonnes d’étendre leurs compétences de manière débridée, alors qu’il faudrait limiter leurs compétences à quelques domaines essentiels : pouvoir organisateur de l’enseignement, promotion économique, soutien à l’activité culturelle. Les pouvoirs des gouverneurs sont, en outre, renforcés. “Ce sont les prototypes des ‘apparatchiks’ des partis. Il suffit de voir leur couleur politique et la manière dont ils ont été choisis. Ce sont souvent des mandataires que les partis traditionnels veulent recaser” ;
- Rationalisation des outils économiques: “C’est le flou absolu. Rien n’est dit sur l’avenir des invests qui sont des lieux de placement de mandataires politiques. Ces outils devraient être repris par la SRIW” et leur gestion devrait être totalement dépolitisée ;
- Dépolitisation de la fonction publique : la volonté de la majorité MR/CDH est de renforcer la dépendance de la haute fonction publique à l’égard des ministres, à l’opposé d’une véritable dépolitisation de la fonction publique. Le choix du MR et du CDH n’est donc pas de mettre fin aux abus mais de rééquilibrer leur poids dans l’administration par rapport au PS ;
- Participation citoyenne: il y a très peu de propositions concernant la démocratie participative.
Le gouvernement Borsus est très éloigné des avancées en matière de bonne gouvernance contenues dans l’accord DéFI/Ecolo/Groen.