“Ce que je vois ce n’est pas une majorité ; c’est 6 partis qui veulent gouverner, et un qui ne sait pas ce qu’il veut”
Ce jeudi 17 septembre, la séance plénière à La Chambre aurait dû être le théâtre d’un vote de confiance. Il n’en sera rien, même si la Première ministre, Sophie Wilmès s’était engagée à demander la confiance du Parlement dans les six mois suivant sa prise de fonction.
Seul est prévu une prolongation de son mandat pendant 15 jours pour “laisser encore un peu de temps aux négociateurs de la possible coalition Vivaldi”.
La faute incombe à l’ensemble de la classe politique
Dans son interpellation, François De Smet souligne que cet échec à constituer un gouvernement fédéral endéans les 6 derniers mois n’est pas un échec personnel de Sophie Wilmès mais est à imputer à la classe politique dans son ensemble et singulièrement des grands partis. Pour notre député fédéral, invoquer la contamination d’un des préformateurs est une piètre excuse : « Le temps a été perdu bien avant ça. Il a été perdu dans le pari hasardeux d’une coalition traditionnelle minoritaire ; il a été perdu dans les mirages et le désert d’une improbable coalition Arizona. Il a été perdu dans l’idée de ce grand accord entre PS et NVA supposé échanger du social contre de l’institutionnel, et qui heureusement n’a pas abouti. Voilà pourtant un an que DéFI, modestement, calmement, patiemment, explique à tout le monde que la seule coalition viable se fera autour d’un arc-en-ciel. Un an que nous attendons que, après avoir essayé tout le reste, l’ensemble des autres partis admette cette réalité. Nous y sommes presque. »
Mener une opposition adulte et constructive
Président de DéFI, François De Smet rappelle : « Nous, nous souhaitons qu’il y ait un gouvernement. Même sans nous. Nous, nous pensons que nous ne pouvons pas rester dans cette situation. Nous serions heureux de mener une opposition constructive, mais adulte contre ce gouvernement qui, même s’il se fera sans les nationalistes, ne sera pas parfait, puisqu’il se fera sans nous. Dans cet état d’esprit, convenons que deux semaines de plus ou de moins ne changeront rien. Or, c’est là que nous pouvons légitimement nous inquiéter. Si seulement nous pouvions être sûrs qu’il ne s’agit que de deux semaines, il n’y aurait aucun problème. Le problème c’est que rien n’est moins sûr. Quand on lit la presse, quand on écoute le CD&V, on a beaucoup de mal à croire qu’il y aura dans 15 jours un gouvernement majoritaire ici à votre place. Personnellement, je croirai à la Vivaldi quand je la verrai prêter serment devant le Roi. Parce que ce que je vois pour le moment ce n’est pas une majorité ; c’est six partis qui veulent gouverner, et un dont on ne sait pas ce qu’il veut. On sait par contre ce qu’il ne veut pas : la loi sur l’assouplissement de l’IVG. Le renvoi annoncé de ce texte en commission de la Justice est un scandale. Je suis assez consterné de voir ce dossier servir d’objet de marchandage au sein d’une formation de gouvernement, alors que nous étions parvenus à en faire un exercice de démocratie parlementaire. »
“Je suis inquiet, je n’y vois pas clair”
Pour finir, François De Smet se dit inquiet : « Aujourd’hui, je n’y vois pas clair. Il n’y a pas de majorité. Il n’y a pas de projet. Il n’y a même pas de capitaine. Ca fait beaucoup de choses à trouver en quinze jours. Et si c’est assez, si vraiment il y a un gouvernement tout neuf le 1er octobre, je crains que ce soit au prix d’une déclaration de politique gouvernementale légère comme le vent qui tourne, qui renvoie tel sujet en commission, qui mette sous le tapis tous les sujets qui fâchent, avec des formules à l’emporte-pièce qui fleureront bon l’idée qu’on ne sait pas où on va, mais on y va le cœur léger. »