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Vendredi dernier, sur proposition de Frank Vandenbroucke, ministre fédéral de la santé, le Conseil des ministres aurait approuvé en première lecture deux projets d’arrêtés.

L’un de ces arrêtés, portant sur les numéros INAMI et la formation des médecins, pose question. La Communauté française pourrait se voir délivrer, en 2027, non pas 505 mais 555 numéros INAMI à deux conditions :
– que ces 50 numéros supplémentaires soient destinés à renforcer la ligne générale
– et surtout, que les francophones mettent en place un concours d’entrée en médecine à l’instar de la Flandre, et non plus un examen d’entrée.

Autrement dit, l’étudiant francophone devra réussir l’examen d’admission et être classé en ordre utile pour espérer commencer ses études de médecine.

Or, la crise sanitaire a mis en lumière les failles de notre système de santé et plus particulièrement la nécessité de pallier la pénurie de médecins, mais aussi de revaloriser les professions médicales. Récemment, cette problématique était soulevée par les revendications des médecins en formation qui dénonçaient leurs conditions de travail insoutenables ainsi qu’un accord social toujours insatisfaisant.

En outre, la volonté de limiter davantage l’accès à la profession de médecin est totalement incompréhensible dans ce contexte de pénurie de médecins, de vieillissement de la population et d’épuisement du personnel soignant.
Dans notre système, il incombe aux autorités fédérales de fixer les quotas. La façon d’atteindre ces quotas, et donc la décision d’instaurer un concours d’entrée, relève, elle, des compétences communautaires.

Au vu de ces éléments, Sophie Rohonyi, députée fédérale et Michaël Vossaert, député à la FWB ont respectivement interpellé le ministre de la Santé publique Franck Vandenbroucke et la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Glatigny quant à la décision du gouvernement fédéral d’attribuer des numéros INAMI supplémentaires à la FWB sous réserve d’instaurer un concours à l’entrée des études de médecine à la place de l’examen d’entrée.

Pour DéFI, cette modeste augmentation de quota est un non-sens, car insuffisante pour répondre à la pénurie actuelle. En effet, les conditions de travail difficiles des médecins assistants se détérioreront davantage avec la diminution du nombre de diplômés en médecine et l’augmentation de la charge de travail.

De son côté, le Comité Inter-Universitaire des étudiants en Médecine (CIUM) demande au Gouvernement de revoir sa position sur le sujet et de tenir compte de la situation de terrain et la dégradation des soins de santé en Belgique.

La pénurie actuelle n’est pas tant un problème communautaire qu’un problème national. Dès lors, il est primordial de la reconnaître et de tout mettre en œuvre pour en sortir. Pour DéFI, cela passe par une nette augmentation du nombre de médecins formés.