Les experts et soignants étaient unanimes : pour limiter la saturation dans nos hôpitaux, pour éviter au personnel soignant de devoir faire des choix impossibles entre les patients à guérir ou non, le Comité de concertation devait prendre des mesures fortes. Parmi elles, un nouveau confinement. 

Le 17 mars, veille du confinement, nous étions à 306 hospitalisations de moyenne par jour, et 14 décès.  Lors du pic du nombre moyen d’hospitalisations, le 28 mars, 629 hospitalisations.
Ce 23 octobre, nous en sommes à 349,7 hospitalisations et 35 décès ! Nous aurons donc atteint la semaine prochaine le pic du mois de mars, puisque les hospitalisations doublaient fin mars en l’espace d’une semaine, et ce alors que nous étions confinés ! 

Alors que le Premier Ministre demande à la population de limiter ses contacts à l’essentiel, le Comité n’a osé fermer presque aucun secteur, alors qu’il l’a fait sans état d’âme pour l’Horeca une semaine plus tôt.

Concrètement, le Gouvernement fédéral ne se donne pas les moyens de rompre la chaîne de transmission du virus en amont, préférant tabler sur la capacité des hôpitaux à s’organiser pour augmenter leur nombre de lits en soins intensifs en aval.
Or, pour endiguer l’afflux de patients COVID dans nos hôpitaux, il faut installer des digues, et non organiser le chaos du tsunami.

Aucune mesure prise aujourd’hui ne nous semble en mesure d’infléchir la courbe des hospitalisations. Si cela peut suffire pour la Flandre où la situation sanitaire est moins alarmante (entre 400 et 900 contaminations pour 100.000 habitants) – elle le sera dans les prochains jours – c’est totalement insuffisant pour Bruxelles et la Wallonie (entre 1400 et 1900 contaminations pour 100.000 habitants), qui tablent d’ailleurs ce vendredi après-midi sur des mesures complémentaires.

Pour DéFI, plutôt que d’adopter des demi-mesures chaque vendredi, il convient de frapper fort maintenant, en urgence, plutôt que de laisser pourrir la situation et dans nos hôpitaux et dans les secteurs économiques déjà lourdement impactés. On image mal, à cette allure, les commerces pouvoir rester ouverts pour Noël, comme les restaurants réouvrir comme promis dans trois semaines.

DéFI, par la voix de Sophie Rohonyi et Marie Nagy demandent donc :

  • La fin des activités non-économiques (sportives, festives et culturelles) :  les contaminations sont telles que le testing et le tracing sont devenus inefficaces.
  • Le télétravail obligatoire partout où c’est possible et ainsi réguler les flux surtout aux heures de pointe.
  • Le maintien des commerces, mais uniquement moyennant le respect de la distance physique (1 personne tous les 10 mètres carrés) et des gestes barrières.
  • L’avancement des vacances de Toussaint au lundi 26 octobre jusqu’au 11 novembre pour les secondaires. Maintien des écoles pour les maternelles et primaires.
  • L’élaboration d’une vraie stratégie de testing (tests PCR réservés au personnel soignant et aux symptomatiques, tests rapides antigéniques et salivaires pour asymptomatiques, équipes mobiles dans les collectivités, accélération de commandes de machines et de réactifs, mise en place urgente de la plateforme fédérale bis de testing). 
  • La mise en place d’un mécanisme de coordination de la solidarité entre hôpitaux belges pour les transferts de patients.
  • Des protocoles supplémentaires de transferts de patients entre hôpitaux belges et allemands (Land de Rhénanie Nord-Westphalie).
  • Un soutien, notamment par l’armée, aux besoins logistiques des hôpitaux et des centres de testing.
  • Une nouvelle campagne de sensibilisation aux gestes barrière, notamment sur les réseaux sociaux pour toucher les plus jeunes (les 21-30 ans sont aujourd’hui les plus contaminés mais seront aussi les plus impactés sur le long terme par les dégâts économiques de cette crise).
  • La réquisition d’hôtels pour permettre la mise en isolement des personnes positives qui ne peuvent assurer une quarantaine efficace à domicile.