12 mai 2020 : la presse, relayant les inquiétudes du Gouvernement luxembourgeois, nous informait du fait que l’ONDRAF (Organisme National des Déchets Radioactifs et des matières Fissiles enrichies) prépare en ce moment même un projet de stockage par enfouissement de déchets d’origine nucléaire. Dans le rapport d’incidence environnementale qui accompagne le projet de plan, pas moins de huit sites potentiels disséminés un peu partout en Wallonie y sont mentionnés. Tous sont susceptibles d’accueillir ce type de déchets, du Bassin de Mons à la Gaume en passant par Namur, Dinant, le Plateau de Herve ou le Massif de Stavelot.

Une consultation citoyenne express

 Avec la sortie du nucléaire prévue en 2025, il fallait évidemment s’attendre à ce que l’on se penche un jour sur le reliquat des centrales », entame Michaël Henen, Vice-président de DéFI Wallonie.« Lorsque j’ai d’ailleurs pris connaissance des documents que l’ONDRAF propose sur son site, j’ai pu remarquer que de nombreux autres pays ont déjà accompli cette démarche. D’où la question que je me pose : cette démarche réclame-t-elle une si grande urgence ? » En effet, ce dossier fait l’objet d’une consultation publique qui a pris cours le 15 avril dernier – en pleine période de confinement – pour se clôturer… le 13 juin prochain !

« De ce côté-là, la surprise est totale puisque nous avons découvert tout cela via la presse », explique Bertrand Custinne, Président de DéFI Province de Namur. « Aucun de nos mandataires locaux n’était d’ailleurs au courant, ce qui pose question à partir du moment où, dans pareil cadre, ce sont eux qui devront faire face aux interrogations des citoyens qui, depuis l’annonce de cette consultation dans la presse, sont nombreux à nous relayer leurs inquiétudes : que leur répondre à partir du moment où nous n’avons aucune donnée en mains ? Il y a là tout du moins un manque de pédagogie et de communication flagrant dans le chef de l’ONDRAF et de son autorité de tutelle. »

Pour un arrêt de la consultation publique

Sur le fond de l’affaire, il convient de ne pas verser dans la caricature voire la démagogie. Mais plusieurséléments contradictoires suscitent néanmoins l’interrogation. « En réponse à une interpellation à la Chambre, la Ministre de tutelle a soutenu le fait qu’aucun site n’avait encore été retenu dans le cadre de ce dossier », poursuit Michaël Henen. « Toutefois, les sites potentiels sont clairement mentionnés dans le rapport d’incidence environnementale, alors que la plupart d’entre eux doivent encore faire l’objet d’études approfondies : si cette enquête ne vise pas à en choisir l’un d’eux, il est tout de même légitime de se poser des questions sur l’objectif poursuivi en les mentionnant. Qui plus est lorsqu’on lit les récentes déclarations du Professeur Ernst qui ne voit aucun des sites wallons comme une solution valable. »

« Nous nous profilons donc pour l’arrêt de cette consultation publique essentiellement pour trois raisons », enchaîne Bertrand Custinne. « Primo, parce que nous estimons que celle-ci n’a pas fait l’objet de la publicité qu’il convient d’assurer dans un tel dossier. Deuxièmement, pour le fait d’avoir lancé ce genre d’enquête en pleine période de crise sanitaire, peu propice à la réflexion populaire. Et enfin, à l’instar des récents tests effectués par Proximus dans le cadre d’une 5G light, parce que nous estimons que, dans ce cadre, les pouvoirs locaux concernés auraient dû bénéficier d’une information officielle et complète. »

Cette opposition se manifestera sous la forme d’une motion ou d’une interpellation dans les conseils communaux et provinciaux où DéFI est représenté.

Par ailleurs, un courrier signé par le Vice-Président de DéFI, Pascal Goergen, est envoyé ce jour à l’ONDRAF.
D’autre part, une question parlementaire sera déposée par le Député fédéral et Président de DéFI, François De Smet, à Madame la Ministre Marghem.