Lors de la première vague de Covid-19, en mars dernier, Olivier Maingain, bourgmestre de Woluwe-Saint-Lambert, avait été l’un des premiers à prendre des mesures contre l’épidémie en interdisant les lieux publics de sa commune aux personnes à risque. La deuxième vague déferle sur notre pays et, pour l’endiguer, la Région bruxelloise a pris, il y a quelques jours, des mesures complémentaires au fédéral. Pour réagir à la “cacophonie politique” du dernier comité de concertation, Olivier Maingain, ancien Président de DéFI était l’invité de Matin Première ce mardi 27 octobre.

Un blocage tactique du nord du pays

Pour Olivier Maingain, les citoyens n’adhèrent plus aux mesures du gouvernement parce que « ce qui les perturbe, c’est annoncer des mesures de 8 jours en 9 jours ou avoir des mesures qui sont contre-indicatives. Et, personnellement, je pensais samedi dernier que le gouvernement aurait annoncé, si pas des mesures de confinement total qu’au moins on mette au maximum à profit la période des congés de Toussaint pour une période de ‘plus grand confinement’ que ce qu’on a imposé. Soyons clairs : si c’est pour susciter l’adhésion du citoyen, ce n’est pas ces variations multiples qui vont l’engendrer. Fondamentalement il faut que l’on repense la mécanique de la prise de décision. Selon ce que l’on lit, dans cette négociation au sein du comité de concertation il y a eu un blocage tactique de la part du nord du pays et certainement de la N-VA. J’observe plutôt un choix politique, qu’un choix en faveur de la santé rationnelle du pays. »

Au final, qui a le pouvoir ultime ?

Pour l’ancien Président de DéFI, nous sommes confronté à une véritable cacophonie suite à la méthode de prendre des mesures différentes en fonction de chaque entité fédérée. « Je trouve que lorsqu’on est confronté à une situation grave, il y a une certaine logique à faire revenir une unité de commandement au plus haut pouvoir qui est le gouvernement fédéral et la fonction de Premier ministre. Des ultimes arbitrages pourraient être à rendre par nécessité, pour la protection de la population. Il faut un décideur ! Il y a une dissolution des responsabilités, une disparité des prises de décisions. Qui au final, a le pouvoir ultime ? »

Une forme de reconnaissance d’autonomie et de responsabilité des entités

Depuis toujours, Olivier Maingain est un fervent défenseurs d’une région bruxelloise et d’un fédéralisme dont il émet une critique actuellement : « Le fédéralisme, c’est à la fois une forme de reconnaissance d’autonomie et de responsabilité des entités, mais c’est aussi les mécanismes de solidarité. Or, certains ne réfléchissent plus uniquement le fédéralisme belge qu’en fonction d’une évolution qui va vers plus d’autonomie et moins de solidarité. Nous ne sommes pas dans une logique d’affrontement politique. La santé publique, quelle que soit l’opinion politique, en ressent le besoin et cette valeur est partagée par le plus grand nombre. Dans une crise comme celle-ci, on n’a pas le droit de jouer la rivalité des niveaux de pouvoir. La bonne manière d’éviter des divergences est d’associer toutes les forces politiques comme les 19 bourgmestres de Bruxelles ont été associées au gouvernement régional. »