Plusieurs bourgmestres, dont Olivier Maingain, bourgmestre de Woluwe-Saint-Lambert ont pris la décision d’imposer le masques dans les commerces et artères commerçantes de leurs communes. Sophie Rohonyi, députée fédérale, interpellait ce mardi 26 mai le ministre Pieter De Crem sur cette question.

Une clarification du fédéral attendue

Dans plusieurs communes belges, les bourgmestres ont décidé de rendre le port du masque obligatoire dans tous les lieux publics confinés, comme les magasins, alors que le CNS ne recommande que vivement le port du masque. Pour Sophie Rohonyi la réaction de Pieter De Crem face à une demande de clarification de la part des pouvoirs locaux est contre-productive : « Vous avez demandé aux gouverneurs de province de rappeler à l’ordre les bourgmestres qui ont pris ces dernières semaines des ordonnances imposant le port du masque obligatoire dans l’espace public, les ordonnances non-conformes devant être retirées au plus vite. Cette demande a suscité la colère du mouvement Take Care of Care, pour qui votre intervention est non seulement inopportune mais également dangereuse. Inopportune car en porte-à-faux avec le communiqué du gouvernement qui présente le port du masque comme une protection supplémentaire, en particulier dans les espaces où la distanciation physique est difficile à observer, comme les commerces et les artères commerçantes. Dangereuse car interdire le port du masque obligatoire dans l’espace public est de nature à augmenter la transmission de la maladie et donc d’entraîner le décès de citoyens que vous êtes censé protéger. De leur côté, les 19 bourgmestres bruxellois vous ont demandé de clarifier la position du fédéral quant au port du masque, estimant – à raison – que le port du masque “vivement recommandé” ne constitue pas un message clair à même de permettre aux citoyens de tous se protéger correctement les uns les autres. »

Les bourgmestres sont dans leur droit

Pour DéFI, l’initiative des bourgmestres de compléter l’arrêté ministériel de Pieter De Crem par un arrêté de police était tout à fait légitime et émane d’une volonté de mettre fin au flou que constitue les directives fédérales. « Certains commerces et rues commerçantes ne peuvent pas mettre en place la distanciation sociale demandée par l’arrêté. Le port du masque obligatoire, comme dans les transports en commun, est donc une barrière contre la propagation du virus. »
Cependant, pour Pieter De Crem, les commerces qui ne peuvent pas appliquer la législation de la distanciation sociale doivent fermer. Pour Sophie Rohonyi, cette réponse nie la réalité des faits : « Je pense que le ministre ne se rend pas compte du nombre de commerces dans cette situation. Nous demandons à ce que le port du masque obligatoire dans les commerces et les rues commerçantes soit réexaminé par les experts. »