Le sort du journaliste Julian Assange est désormais entre les mains de la ministre britannique de l’Intérieur. C’est à elle que revient d’approuver ou rejeter l’extradition du fondateur de Wikileaks vers les Etats-Unis où il sera jugé pour espionnage et risque jusqu’à 175 ans de prison. Pour DéFI, comme nous l’avons exprimé lors de la séance plénière à la Chambre, le gouvernement belge ne peut rester muet sur ce dossier, qui n’est pas juste un dossier de liberté d’expression, mais aussi et avant tout un dossier de liberté de la presse.
Défendre nos valeurs démocratiques
DéFI ne remet pas en cause la relation que nous entretenons avec les Etats-Unis. Mais être allié ne signifie pas aller à l’encontre des valeurs qui sont les nôtres. La défense des valeurs démocratiques, comme la liberté de la presse, n’est pas à géométrie variable.
Les demandes de DéFI
C’est pourquoi DéFI demande au gouvernement belge d’appeler de toute urgence le gouvernement britannique à mettre fin à la procédure d’extradition. Et d’exprimer au gouvernement américain notre désapprobation quant aux poursuites qui sont engagées à l’encontre de M. Assange. Pour rappel, il risque 175 ans de prison pour avoir révélé au nom de l’intérêt général de nombreux sombres secrets d’Etat, avec, au premier chef, les crimes de guerre commis par les Etats-Unis en Irak.
Il faut aussi exprimer notre soutien plein et entier à M. Assange en prenant contact avec lui pour lui dire que notre pays se tient à ses côtés et qu’il est prêt à l’accueillir, lui et sa famille, s’il en formule la demande.
Interpellation à la Chambre
Si DéFi respecte évidemment l’indépendance du pouvoir judiciaire britannique, en Grande-Bretagne, c’est un ministre qui, finalement, décide de faire droit ou non à la demande d’extradition formulée par un État tiers. Rien ne nous empêche, dès lors, contrairement à ce que le Premier ministre nous a répondu ce jeudi lors de notre interpellation en séance plénière, de nous prononcer sur le choix politique qui doit être effectué par les autorités britanniques dans les jours qui viennent.
Monsieur le Premier Ministre,La décision doit tomber dans les jours qui viennent.
François De Smet, Président de DéFI
Mais il est fort probable qu’après 3 ans de poursuites judiciaires et de détention dans des conditions extrêmement difficiles, notamment d’isolement total réservé aux terroristes internationaux, Julian Assange – le journaliste Julian Assange – soit finalement extradé vers les États-Unis.
Ce qu’il risque? 175 ans de prison, pour avoir révélé au nom de l’intérêt général de nombreux sombres secrets d’Etat, avec, au premier chef, les crimes de guerre présumés commis par les Etats-Unis en Irak.
Et, à un moment où nous condamnons à juste titre les crimes de guerre commis par la Russie en Ukraine, il nous faut garder les yeux ouverts sur les exactions pouvant aussi être commises par des démocraties, en ce compris des alliés.
Il en va non seulement de la liberté d’expression, mais aussi de la liberté de la presse, puisque Julian Assange est un journaliste et non un lanceur d’alerte.
Il nous faut d’abord appeler de toute urgence le gouvernement britannique à mettre fin à la procédure d’extradition et à soulever auprès du gouvernement américain notre désapprobation quant aux poursuites qui sont engagées contre lui.
Et il nous faut surtout lui apporter notre soutien plein et entier, en prenant contact avec lui pour lui dire que notre pays se tient à ses côtés et est prêt à l’accueillir, lui et sa famille, s’il en formule la demande.
Dès lors, Monsieur le Premier Ministre, ma question est simple:
Comment le gouvernement compte-t-il soutenir Julian Assange, la cause qu’il porte et les valeurs qu’il défend, ainsi que tous les lanceurs d’alerte d’ici et d’ailleurs qui s’expriment pour défendre l’intérêt général ?