Sans surprise, la proposition de révision de l’article 7bis de la Constitution en vue d’y consacrer la laïcité de l’Etat déposée par DéFI vient d’être rejetée, en séance plénière. Pour DéFI, l’inscription de cette proposition avait avant tout pour but de provoquer le débat que le monde politique a jusqu’à présent refusé d’ouvrir. Force est de constater qu’en se retranchant derrière des arguments juridiques, les partis de la majorité qui se revendiquent comme ayant un engagement laïc, ont montré qu’il y a une différence entre leurs paroles et leurs actes.

Il y a un malentendu dans la société sur ce qu’implique la laïcité politique. Pour rappel, la laïcité politique est un principe d’organisation de l’État vis-à-vis de toutes les croyances. Il n’en favorise ou pénalise aucune. Ce n’est pas une idéologie, c’est un ciment qui permet à toutes les convictions de coexister.

Dans un contexte rendu sensible par les décisions de justice qui se multiplient, la consécration de la laïcité politique dans la Constitution aurait permis de donner une assise à toute une série de lois et réglementations affirmant la neutralité exclusive des autorités publiques.

Il y a urgence à donner de la consistance à ce ciment alors que certains mouvements identitaires tentent de faire croire que la neutralité du service public, qui implique la neutralité des apparences, est discriminatoire.

Il y a urgence lorsque certains essaient par ailleurs de forcer des avancées sur la neutralité inclusive au moyen de décisions de justice et ce, dans un climat détestable où les partisans de la neutralité et/ou de la laïcité sont accusés, un comble, de racisme ou de xénophobie.

Il y a urgence lorsque d’aucuns tentent de présenter le débat sur la neutralité comme un combat entre une société dominante et des minorités oppressées. S’il est exact que le racisme et le sexisme continuent à exister en Belgique, ceci n’a rien à voir avec la défense d’un État laïc et neutre. La neutralité de l’État implique que toutes les convictions s’y soumettent sans exception, ni privilège.

Cette neutralité, qui était au départ un rempart contre l’influence catholique, fait partie de notre identité. On ne peut y renoncer ou la décliner selon les évolutions démographiques comme certains le souhaiteraient. À défaut, cela signifierait que ce principe serait modulable selon les Régions ou les villes du pays.

Pour DéFI, il faut s’opposer fermement à ceux qui affirment que la neutralité est discriminatoire et qui tentent d’instrumentaliser le combat contre le racisme pour justifier la présence des attributs religieux dans l’espace public.

François De Smet : “ Je regrette que notre proposition d’inscrire la laïcité politique dans la Constitution n’aboutisse pas car la cause est juste. Dans la perspective d’une société apaisée où la singularité de chacun est respecté, sans discrimination, ce débat méritait et mérite encore de sortir de la logique de majorité. Quel manque de courage politique!”.

DéFI continuera, dans les mois et années à venir, à se battre pour faire inscrire la laïcité politique dans la Constitution.