La Commission permanente de contrôle linguistique vient de donner raison à DéFI qui reprochait au Commissariat bruxellois à l’Europe de ne communiquer qu’en anglais sur son internet au détriment des langues nationales.
Le député bruxellois Christophe Magdalijns vient d’obtenir gain de cause devant la Commission permanente de contrôle linguistique (CPCL). Il avait déposé plainte auprès de cette instance d’avis en tant que citoyen.
En cause : le site internet du Commissariat bruxellois à l’Europe et aux Organisations internationales, organisme public régional. Ce site, destiné principalement aux organisations et aux expatriés présents à Bruxelles, n’est rédigé qu’en anglais et dans aucune des langues officielles de la Région bruxelloise, le français et le néerlandais.
La CPCL a jugé « recevable et fondée » la plainte de Christophe Magdalijns, estimant que le site internet en question aurait bien dû être rédigé en français et en néerlandais au regard des lois sur l’emploi des langues en matière administrative puisque l’anglais n’est pas une langue officielle en Belgique. En 2017 déjà, la CPCL avait demandé au Commissariat de se mettre en conformité avec la législation, sans que celui-ci ne remédie aux infractions linguistiques. L’usage de l’anglais est autorisé mais à condition que les communications des services publics soient d’abord effectuées dans les langues nationales.
Absence de réaction
DéFI regrette l’absence de réaction du Commissariat durant cette période et demande la publication d’un site internet en français et en néerlandais à côté de celui en anglais. Pour Christophe Magdalijns, il faut également s’interroger sur la place prépondérante, voire hégémonique, de l’anglais au sein des institutions européennes alors que celui-ci n’est, depuis le Brexit, la langue officielle, seconde qui plus est, que de deux de ses États-membres (l’Irlande et Malte).
Préserver l’identité bruxelloise
L’affirmation de l’Union européenne comme puissance internationale passe par la promotion de ses spécificités culturelles et notamment l’emploi de ses langues d’origine. C’est également vrai pour ce qui concerne la Région bruxelloise. Ville la plus cosmopolite du continent, Bruxelles est ouverte à toutes les cultures mais, comme toutes les villes non-anglophones du monde, elle se doit de défendre et promouvoir sur le long terme, tant pour des raisons culturelles que sociales, l’usage de ses deux langues officielles, le néerlandais, langue de la majorité des Belges, et le français, langue de la très grande majorité des Bruxellois. La langue est le principal vecteur de lien social.