Les informations filtrant sur les négociations fédérales ressemblent à un véritable « musée des horreurs » institutionnel, estime le président de DéFI, François De Smet. Après 4 semaines de mission PS / N-VA, il demande aux négociateurs de clarifier en toute transparence le contenu de ce que certains médias considèrent ce jour comme la note qui met la fin de la Belgique sur la table.
Voilà bientôt quatre semaines que la mission PS / N-VA a commencé. C’est presque aussi long que la séquence « Arizona », sans encore de majorité. Depuis plusieurs jours, la presse se fait l’écho de revendications communautaires ahurissantes, non confirmées, qui constitueraient la base d’un deal fondateur entre le PS et la N-VA : du social et de santé pour tous les Belges, contre des avancées institutionnelles dont personne n’était demandeur sauf les nationalistes flamands.
Vu le caractère de marché de dupes apparent (les avancées sociales et de santé auraient été au menu de n’importe quel gouvernement), les citoyens et les autres partis sont en droit de savoir ce qui se joue. Ce que le presse relate pour le moment ressemble à un tel « musée des horreurs » institutionnel que des clarifications s’imposent.
François De Smet, président de DéFI, en pointe quatre :
- Est-ce que, réellement, les partis du « club des cinq » (N-VA, PS, SP.A, CD&V, CDH) sont soudés autour d’un grand deal monnayant la santé des Belges contre des avancées institutionnelles au seul profit des nationalistes flamands ?
- Est-ce que sérieusement, alors que les citoyens demandent plus d’efficacité et de lisibilité dans leurs institutions, on est en train de se demander s’il ne serait pas utile de démanteler ce qui reste de la santé et de l’emploi, mais aussi la police et la Justice, matières régaliennes par excellence ?
- Est-ce que certains droits des Bruxellois et des minorités de la périphérie, notamment le droit de voter pour des candidats à Bruxelles depuis les communes à facilités, sont réellement en train d’être vendus ?
- S’apprête-t-on vraiment, alors que la lutte contre la pandémie et la crise économique doivent mobiliser tous les efforts, à réformer notre État en profondeur sans évaluation des réformes précédentes ni consultation des secteurs concernés, malgré les demandes répétées (du secteur de la santé, notamment) en ce sens ?
Si une négociation réelle devait s’enclencher sur de telles bases, il est de la responsabilité des partis en cause d’être transparents sur ces points et de communiquer sur le cadre de ces négociations. Il ne peut plus être admis que les citoyens restent à l’écart de décisions qui influeront aussi directement leur vie. Il serait normal que, si réellement un troc entre la santé et l’institutionnel ait lieu, chacun connaisse le dessous des cartes, dès à présent.
« Je demande donc aux négociateurs du fameux « club des cinq », et des partis qui prendraient la responsabilité de les rejoindre, conclut François De Smet, d’être transparents sur ces points dès le début de la négociation. »