François De Smet, député fédéral et président de DéFI, était l’invité de la matinale Bel RTL pour une interview sur les dernières mesures du Codeco concernant la réouverture des terrasses de l’Horeca mais aussi sur l’absence de solutions concrètes pour la culture.

Procéder à des ouvertures lieu par lieu

La situation reste grave, avec des soins intensifs presque saturés. “Il y a toujours 900 personnes en soins intensifs et plusieurs dizaines de décès par jour. Il faut en tenir compte et accepter qu’il est impossible de tout rouvrir” explique notre président.

D’un autre côté, le statu quo de fermeture/ouverture de secteurs entiers n’est pas possible non plus, car les dégâts économiques, sanitaires et de santé mentale sont trop grands, et l’adhésion est en chute libre. Il faut donc passer à des ouvertures lieu par lieu, lorsque les conditions sanitaires le permettent” complète François De Smet.

Concernant l’heure d’ouverture maximale pour les terrasses de l’Horeca, notre député fédéral est clair : “Elles doivent rester ouvertes le plus tard possible, si possible jusqu’à minuit. Il faut leur permettre d’atteindre un seuil de rentabilité, et continuer à soutenir ceux qui ne pourront pas rouvrir.”

La culture, l’éternel secteur oublié du Codeco

Alors que la culture attend désespérément des perspectives claires de réouverture, François De Smet se dit effaré de la manière dont ce secteur est traité depuis le début de la crise : “Ce secteur – la culture en général, les arts de la scène, l’événementiel, etc. – est auteur de protocoles, je trouve avec un calme et une zénitude… Quand vous lisez leurs protocoles, ils savent très bien dans quel monde on est. Ils tiennent compte de l’existence de la maladie, de l’avancée de la vaccination. On leur promet des phases tests, depuis des semaines et des mois, qui n’avancent pas. Dans la décision du dernier Codeco, on nous promet des événements tests à partir du 26 avril, on est le 21. C’est dans 5 jours et personne ne voit rien venir. Je prends un exemple particulier, les arts de la scène : la plupart des salles, en tout cas une grande partie d’entre elles, seraient tout à fait aptes à ouvrir. Un seul exemple : le théâtre National que je connais bien. Il dispose de salles où la ventilation de l’air permet un renouvellement d’air total c’est-à-dire que dans les salles du National, vous pourriez tout à fait avoir – bien sûr avec seulement une partie de la jauge, de la séparation, des gens masqués – des représentations sans problème. Les seules personnes qui risqueraient vraiment de se contaminer, c’est sans doute les comédiens sur scène. Je pense que pour les théâtres, les cinémas… Attention, ceux qui ont des systèmes aussi performants, bien sûr qu’il y a des conditions. Les salles qui ne sont pas assez bien ventilées, ce n’est pas possible. Oui, je pense qu’on pourrait aujourd’hui ouvrir un certain nombre de salles de spectacle et de cinémas. Ce n’est pas juste pour sauver les secteurs, c’est aussi pour donner une bulle d’air pour la santé mentale de la population. On a besoin d’un tout petit peu d’air.

Moins de technocratie, plus d’efficacité

Pour finir, François De Smet pointe du doigt l’omniprésence de la technocratie et ce, à tous les niveaux de pouvoir : “On a besoin de moins de technocratie, d’un peu moins de task force et beaucoup plus de pragmatisme et d’efficacité. Sans oublier davantage de démocratie puisque les décisions du Codeco sont toujours transformées en arrêtés ministériels sans aucune approbation parlementaire. L’opinion publique comprend qu’on est dans une situation affolante et qu’il n’y a aucune bonne décision. Il faut surtout lui parler avec transparence ! Elle est tout à fait capable d’entendre des mesures dures si elles sont justifiées, expliquées et prises démocratiquement. Si le gouvernement De Croo perd autant d’adhésion, c’est notamment parce que les décisions sont prises dans un triangle entre Codeco, experts et lobbies. Le Parlement n’a pas l’occasion de jouer son rôle c’est pourquoi DéFI a proposé sa propre loi pandémie.