Pour cette deuxième édition de l’Université d’été DéFI, c’est le thème de l’énergie qui était au cœur des débats. Avec l’aide d’experts et de personnalités issus de tous les horizons, DéFI a nourri sa réflexion sur les deux priorités énergétiques : comment assurer l’avenir énergétique et comment mieux consommer. “Vu l’urgence, chacun doit
sortir de ses postures”, a souligné le président de DéFI, François De Smet.

La question du climat et de l’énergie est au cœur de l’actualité. Pour rappel, la Belgique s’est engagée à diminuer ses émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030 et 95 % d’ici 2050. C’est un défi ambitieux, qui exige dès à présent de repenser la façon dont nous produisons et consommons l’énergie. En effet, en novembre devra être prise la décision de prolonger – ou pas – deux réacteurs nucléaires. La COP 26, la prochaine conférence des Nations-Unies sur le climat, se tiendra à Glasgow en novembre. Nous devrons donc prendre position, tant au niveau national qu’international, sur la façon dont nous comptons atteindre ces objectifs climatiques.

L’université d’été se proposait d’explorer ces différents enjeux, afin de nourrir les réflexions de DéFI, et de permettre de prendre position dans les débats à venir, avec audace et pragmatisme.
Le gouvernement Vivaldi a confirmé sa volonté de sortir du nucléaire. Cette sortie, souhaitée par beaucoup, doit néanmoins se penser aujourd’hui en regard des objectifs européens. Certes, le nucléaire n’a rien de l’énergie idéale. Mais en regard des enjeux climatiques, les centrales au gaz sont-elles la meilleure des solutions ?

Sur ce dossier, pour DéFI, la tâche du gouvernement Vivaldi doit reposer sur trois priorités :
1. la préservation du climat,
2. la sécurité de l’approvisionnement,
3. la maîtrise des coûts.
A ce stade, la sortie du nucléaire en 2025 ne répond à aucun de ces critères.

La première partie de l’université d’été a permis d’explorer d’autres pistes de sources d’énergie. Comme l’hydrogène, qui figure en première ligne, avec des investissements massifs prévus dans le cadre du plan de relance.
Le nucléaire fait toujours l’objet de recherches intéressantes : sels de thorium plutôt qu’uranium, fusion plutôt que fission.., voire mini-centrales modulables (SMR) dernière génération.

Autre possibilité : l’énergie recyclée : récupérer la chaleur de chaînes industrielles pour alimenter le chauffage des habitats, c’est aussi rentabiliser deux fois l’énergie.
Au sortir des ces discussions, DéFI demande que l’on ne se ferme pas à toutes les possibilités de pouvoir assurer demain, dans un mix décarboné offrant la plus grande place au renouvelable, l’avenir énergétique de notre pays et de l’Europe. Faisons-le sans tabou et sur base de toutes les évolutions technologiques les plus récentes.
Dans la deuxième partie, c’est la question de la consommation d’énergie qui a été au cœur des échanges. Là aussi, des pistes ont été présentées pour baisser la facture énergétique sans créer de fracture sociale. Il serait en effet quelque peu cynique de se féliciter de la hausse du coût de l’énergie en se disant que du coup, la consommation diminuera : nous parlons d’un bien de première nécessité.
Si chacun peut faire des efforts à la marge, il est évident qu’on ne peut demander à personne de se sacrifier en chauffant moins ou en vivant dans le noir”, souligne François De Smet. “Il y a un seuil d’économie d’énergie en-dessous duquel il est impossible d’aller.
Et d’ajouter : “Il est absurde de proposer comme solution totale la question de l’isolation du bâti. Si les efforts en la matière des Régions sont réels et doivent être poursuivis, chacun sait que ces primes sont encore trop complexes à obtenir et, surtout, sont octroyées sur base de remboursement et non d’avance. Or un grand nombre d’occupants n’ont pas les moyens d’avancer le prix des travaux.
Concernant le prix de l’énergie, au terme de cette matinée de réflexion et d’échanges, les pistes les plus plausibles et utiles nous semblent être les suivantes :
● diminuer, de manière temporaire, la TVA sur une partie de la facture, que l’on peut par exemple sur un forfait de 1.500 KW/heure par an, comme le suggère Test-achats.
● de manière structurelle, faire peser davantage le coût de l’énergie dans le calcul de l’index, de manière à ce que les salaires puissent être adaptés au coût de ce bien de première nécessité.
François De Smet : “Au-delà de l’énergie, le débat politique a besoin d’être nourri sur le fond davantage que par tweets et pensées immédiates. DéFI est là pour offrir au débat le fond, le souffle qui lui manque tellement. Nous sommes là pour construire une alternative. Une alternative démocratique, raisonnée et toujours plus juste.