C’est le premier budget voté en trois ans, et c’est en soi une bonne nouvelle. Pourtant, il n’intègre pas la seconde vague covid et les mesures prises depuis novembre. Pour DéFI, il est évident que le gouvernement devra corriger le tir au premier trimestre.

Ces mercredi 16 et jeudi 17 décembre, François De Smet, président de DéFI et député fédéral est intervenu en séance plénière à propos du budget fédéral. Celui-ci est discuté pour la première fois à La Chambre depuis 2018.

Emploi :  la Vivaldi trop optimiste ?

Premièrement, le gouvernement a pour objectif d’atteindre un taux d’emploi de la population active de 80%, d’ici 2030.

Si le groupe DéFI partage évidemment cet objectif, le gouvernement estime que les effets-retour attendus de cette politique passeront progressivement de 50 millions d’euros en 2021 à 400 millions d’euros en 2024. « Pour obtenir ce rendement, le gouvernement explique que le nombre supplémentaire de personnes mises à l’emploi à la suite des mesures s’élèvera à 2.500 unités en 2021 et à 20.000 en 2024. Malheureusement, ce raisonnement semble très – voire trop – optimiste pour DéFI. Ces chiffres ne s’appuient pas sur une analyse macro-économique spécifique (Cour des comptes) et ne font que traduire une intention politique. », explique François De Smet.

« Par ailleurs, la mise en œuvre de ces mesures ne s’appuie pas sur un calendrier précis et ces estimations semblent être en totale contradiction avec l’étude de la Banque nationale belge (BNB) qui prévoit une destruction d’emplois évaluée entre 160.000 et 170.000 au cours des prochaines années. »

Fraude fiscale : des recettes surestimées

« Sur la fameuse taxe sur les comptes-titres : il est dommage de ne pas avoir réformé la fiscalité au profit d’une taxe plus juste sur l’ensemble des revenus du capital ; taxer le capital lui-même à un taux aussi marginal va être contre-productif puisqu’il va faire fuir ces capitaux et que le mécanisme proposé risque d’être invalidé par la Cour Constitutionnelle. Dans la lutte contre la fraude fiscale, les recettes sont surestimées. De plus, on ne voit guère comment le gouvernement arrivera au résultat prévu. »

Flou dans les provisions interdépartementales

Énormément de flou dans les provisions interdépartementales. « Ces enveloppes laissées à la discrétion du ministre échappent au contrôle parlementaire. En Justice et en Migration par exemple, il s’agit de sommes considérables. »

Climat : le gouvernement encore en quête d’objectifs 

Les travaux budgétaires laissent également perplexes sur les plan climatique et environnemental« Certes, la crise sanitaire a détrôné un temps la question climatique pour qui n’en fait pas une priorité.  Pourtant, nous sommes pleinement d’accord avec le gouvernement, l’urgence est prégnante là aussi et l’exigence de résultats se fait de plus en plus pressante. », déplore François De Smet.

« Or, tranquillement, ce budget prévoit de faire des études, d’activer des organes de concertation, de prendre avis, de coopérer. Dès lors, nous prenons acte que 2021 sera l’année des études. En mars 2021, une première série de données et de précisions sera disponible. Elles permettront de définir vos objectifs le plus rapidement possible. Toutefois, à l’heure actuelle, nous ne connaissons pas le contour de ces objectifs. », continue François De Smet.

DéFI ne soutiendra pas le budget fédéral 2021

« Bien que notre groupe salue enfin la mise en place d’un véritable budget, les zones de flou et d’incertitudes qui entourent le projet de budget 2021 nous empêchent véritablement de le soutenir », conclut François De Smet en séance plénière du 16 décembre.

Vaccins : la crédibilité de la Belgique mise en péril

En communiquant le prix des vaccins sur Twitter, la Secrétaire d’Etat expose la Belgique à de potentielles conséquences juridiques, s’il devait être avéré qu’elle a enfreint une clause de confidentialité.

« Si c’est le cas, il n’est pas exclu qu’au niveau de l’Union européenne, au niveau des entreprises elles-mêmes, que la Belgique puisse être mise en difficulté. Et je trouve que sur ce point, la secrétaire d’Etat n’a pas été très rassurante. », déclare François De Smet au micro de la RTBF.

La secrétaire d’Etat considère que « rien n’est mis en péril ». Pourtant, la firme Pfizer a réagi à cette fuite. Selon leur porte-parole, la secrétaire d’Etat « a rompu la clause de confidentialité ». On parle même de « grave infraction », selon pharma.be

« Si c’est le cas, il n’est pas exclu qu’au niveau de l’Union européenne, au niveau des entreprises elles-mêmes, que la Belgique puisse être mise en difficulté. Et je trouve que sur ce point, la secrétaire d’Etat n’a pas été très rassurante. », déclare François De Smet au micro de la RTBF.

« Cela révèle une insupportable opacité sur une avancée médicale payée, mais aussi en partie générée grâce aux moyens des contribuables. », ajoute François De Smet. Reste encore à voir quelles en seront les conséquences.

Dans l’Echo, François De Smet appelle également à une réflexion plus large sur la dépendance des États aux entreprises pharmaceutiques.