Le retard pris par le gouvernement aura un coût. Un coût politique, mais surtout un coût énergétique et financier.

Ce jeudi 17 mars en séance plénière à La Chambre, notre député fédéral François De Smet, a interpellé la ministre de l’énergie sur l’accord récent de la Vivaldi de prolonger nos centrales nucléaires.

Bâtir notre indépendance énergétique

Il aura fallu un an et demi, une crise de l’énergie et le retour de la guerre en Europe pour que la raison l’emporte au sein du gouvernement fédéral et pour qu’il se décide à prolonger l’énergie nucléaire dans notre pays !Pour DéFI, même si cette annonce va être “emballée” avec un accent marketing sur le renouvelable, l’important est de bâtir notre indépendance énergétique : « Pour que cela passe auprès du grand public, on a déjà compris que le gouvernement va emballer cette prolongation du nucléaire avec du renouvelable, beaucoup de renouvelable, et d’ailleurs pourquoi pas. L’enjeu ici n’est pas de savoir qui doit gagner ou perdre, mais comment nous allons bâtir demain notre indépendance énergétique. Et nous savons que cela doit se faire avec du renouvelable, avec du nucléaire et en sortant dès que possible du gaz et du mazout. S’il y avait un accord là-dessus, ce serait déjà très bien », explique François De Smet.

Coût : 1 milliards d’euros au minimum

Malheureusement, le retard pris par ce gouvernement aura un coût. Un coût politique peut-être, mais surtout un coût énergétique et financier. Notre député fédéral constate : « Si le gouvernement n’envisage qu’un prolongement de seulement deux réacteurs et pour seulement dix ans, je ne vois pas comment se passer de nouvelles centrales au gaz. Si on en croit la CREG, même avec deux réacteurs il faudrait trois nouvelles centrales au gaz. Je ne vois pas, surtout, comment nous échapperons à une nouvelle discussion dans dix ans. Toute l’opération n’a de sens que si on prolonge ces réacteurs de 20 ans. Ce qui nous offrirait un calendrier avec du sens tant sur le plan de l’énergie renouvelable que du nucléaire nouvelle génération : en vingt ans, nous aurons plus de temps. Plus de temps pour isoler, plus de temps pour créer plus de renouvelable, plus de temps pour travailler sur le nucléaire nouvelle génération. »Autre point d’inquiétude pour François De Smet : la hausse de prix qu’engendre cette décision tardive : « Cette décision aurait dû être prise avant fin 2020. La prendre aussi tard nous coûtera cher. Il va falloir investir dans la rénovation des réacteurs, il va falloir acheter du combustible en urgence, il y aura donc une facture liée à l’inconséquence de ce gouvernement. On nous parle d’un milliard d’euros au minimum.

De plus, il n’y a pas encore de mandat de négociations avec Engie ce qui veut dire que demain, nous ne saurons toujours pas si oui ou non nous prolongeons deux réacteurs nucléaires. On continuera sur des « peut-être », des « on verra », des « si »… Ca devient la marque du gouvernement Vivaldi en matière d’énergie et je ne sais pas combien de temps cela peut durer. »

100% renouvelable, est-ce possible ?

Et puis, de l’énergie 100% renouvelable, qui serait contre ? Mais, est-ce faisable en Belgique ? François De Smet est sceptique : « Même si nous avions 10 gigas de capacités d’éoliennes en mer du nord, même si nous couvrons toute la Belgique de panneaux solaires, vous ne pourrez pas faire en sorte que le soleil brille la nuit ou qu’il y ait du vent constamment. Il faut donc investir davantage dans la recherche ! »