La crise sanitaire commence seulement à s’éteindre, la crise économique bat son plein mais voici que le carrousel politique est de retour avec l’entrée en lice d’un trio de négociateurs MR-CD&V-Open VLD en suppléance de la proposition de tripartite classique des deux partis socialistes, une formule qui, selon DéFI, méritait d’être prise en considération.

L’occasion pour LN24 d’inviter Olivier Maingain dans sa matinale ce jeudi 18 juin pour faire le tour de l’actualité politique.

« Il faut une vraie majorité »

Le tour pris par la relance du carrousel politique n’enthousiasme pas l’ancien président de DéFI : « Nous vivons des conditions exceptionnelles et des procédures exceptionnelles mais elles ne m’enthousiasment pas, dit Olivier Maingain. Je suis de la tradition du respect de la Constitution : il est temps de revenir dans la tradition et que Mme Wilmès présente la démission de son gouvernement. Elle a eu un soutien limité pour une période limitée. Je salue les partis qui ont soutenu le gouvernement mais la logique des institutions doit reprendre le dessus. Cela permettrait au Palais de reprendre son rôle de temporisateur et d’éviter ce carrousel des égos auquel nous assistons actuellement. C’est le rôle du Palais de dépasser ces querelles de personnes pour arriver à un consensus. On est toujours fixés sur la même question : avec ou sans la N-VA? On a eu la preuve que ce n’est pas un parti fiable, il n’a pas donné sa confiance, il s’est retiré du kern, cela fait partie de sa stratégie électorale de n’avoir jamais les deux pieds dans une majorité. Un gouvernement minoritaire comme le propose Paul Magnette ? On peut l’entendre mais, à un moment donné, il faut une majorité parlementaire pour voter des budgets et une relance économique, le contraire serait un précédent injustifiable. Aller vers une nouvelle réforme de l’Etat ou vers des élections, ce serait agir dans la précipitation. Si chacun est conscient de l’urgence socio-économique, il y a assez de partis responsables comme DéFI pour entendre la raison. Il faut travailler dans l’ordre, consacrons-nous à redonner une croissance à nos pays et pas à répondre à des exigences communautaires. »

Avec quelles priorités ? « Il faut refinancer les secteurs essentiels, on a à redévelopper un rôle régulateur de l’Etat comme le défend Bruno Colmant. La santé, la justice, la police ont été à l’abandon depuis des années. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut penser qu’à la dépense mais aussi à l’efficacité de cette dépense et à des mécanismes de contrôle de la dépense publique mais il faut avoir le courage de revaloriser les salaires de certains métiers. »

« Les services de proximité ont sauvé la mise au gouvernement »

Parmi ces métiers qui ont été en première ligne, il y a les policiers. Qui, d’une part, demandent plus de respect et, d’autre part, sont accusés de tous les maux, et notamment de violences et de racisme. En tant que bourgmestre (de Woluwe-Saint-Lambert), Olivier Maingain recadre : « Je salue le travail accompli dans cette crise par tous les services de proximité, jamais on n’aurait pu assumer le choc de cette crise sanitaire, ils ont sauvé la mise du gouvernement sur le plan de la protection de la population. Il faudrait mettre fin à des mauvaises polémiques. Certes, il y a eu des comportements condamnables mais stop aux généralisations abusives : il y a un nombre important de policiers qui assument parfaitement leur mission mais il faut être intraitable avec ceux qui dévient de cette ligne. Il y en a, j’en connais, on les sanctionne, on les poursuit. »

« Déboulonner les discriminations, pas les statues »

La Chambre a décidé mercredi de la création d’une commission parlementaire sur l’héritage historique colonial belge. Pour l’ancien député fédéral, la question du déboulonnage des statues ne résout rien : « J’entends et je comprends la colère née notamment du fait que ce débat a été sans cesse reporté. Il faut poser le débat mais ce n’est pas déboulonner les statues qui va permettre de lutter contre les discriminations. Je préfère la réponse concrète donnée par mon parti, par Didier Gosuin qui a été le premier ministre à instaurer des tests contre les discriminations à l’emploi, par Bernard Clerfayt qui poursuit ce travail à l’Emploi bruxellois, à ces jeunes générations discriminées à l’emploi. Que l’on déboulonne la discrimination plutôt qu’une statue ! Léopold II, c’est un fait d’histoire à expliquer mais cela ne réglera pas les problèmes de discrimination dans notre société. »