Inscrit dans la Déclaration de politique régionale du Gouvernement wallon PS-MR-Ecolo, l’objectif de réduire le nombre de chômeurs de longue durée est salutaire. Cependant, alors que DéFI se réjouissait du lancement du dispositif, force est de constater qu’avec un appel à projets annoncé tardivement et accessible à une partie du territoire wallon seulement, les Ministres ont manqué d’anticipation et d’ambition.

À ce jour, la Wallonie compte environ 190.000 demandeurs d’emploi dont 49% de longue durée. L’objectif du Gouvernement régional est d’atteindre un taux d’emploi de 68,7 % à l’horizon 2025 en réactivant notamment des chômeurs de longue durée. La démarche est connue notamment en France depuis 1996 et produit de bons effets. En Wallonie, l’objectif est de sortir 1.000 personnes du chômage depuis longtemps. Les personnes qui pourront bénéficier de ce projet devront être sans emploi depuis plus de 2 ans et être domiciliées sur le territoire depuis au moins 6 mois.

Pour ce faire, le Gouvernement wallon a décidé de profiter du Plan de Relance et d’intégrer ce projet dans le programme du Fonds Social Européen (FSE) 2021-2027. L’avantage de ce dispositif est d’obtenir un cofinancement 50-50 (on parle d’une enveloppe globale de 104 millions €). Mais il y a néanmoins un inconvénient de taille : certains bassins ne rentrent pas dans les critères FSE ; ils se trouvent ainsi de facto exclus de ces aides !

Comme “par hasard”, parmi les territoires concernés, on retrouve les régions de Charleroi, Liège, Mons, La Louvière, Verviers, Namur et la province de Luxembourg, eux-mêmes scindés en « micro-territoires » de maximum 15.000 habitants. Mais quid des autres ? Rien, tout simplement !

Récemment interrogée au Parlement wallon, la Ministre socialiste rétorque que le Gouvernement se cantonnera à ces régions dans un premier temps et qu’une fois l’évaluation du dispositif faite, ils réfléchiront à étendre celui-ci à d’autres territoires. 

DéFI déplore le fait qu’aucune solution ne soit trouvée dès à présent pour ces territoires lésés qui, eux aussi, ont bien besoin d’aide pour doper le taux d’emploi et contribuer à la relance économique de la Wallonie. 

Enfin, DéFI regrette le court laps de temps laissé aux acteurs potentiels (Villes et communes, CPAS, Asbl ou aux entreprises à finalités sociales) pour rentrer leur dossier de candidature ainsi que les modalités de celui-ci. En effet, l’appel a été lancé le 11 mars avec une date butoir fixée au 24 mai 2022. En dépit de ce délai déjà restreint, ce n’est que fin avril que le Gouvernement wallon a cru bon d’annoncer lesdites modalités. 

Pour Pascal Goergen, Président de DéFI Wallonie, « même si nous espérons que l’appel à projet actuel atteigne ses objectifs, ceci est l’illustration parfaite d’une Wallonie à deux vitesses que nous dénonçons. Pour nous, un Wallon égale un Wallon. La relance de la Wallonie est primordiale et il faut au plus vite permettre à toutes les communes de pouvoir mener des actions pour y parvenir, y compris en faveur de tous les demandeurs d’emploi ».