En ces temps d’exception, nous étions en droit d’attendre une gouvernance d’exception. Ce n’est hélas pas le cas. Nous savions qu’il ne fallait pas trop en attendre de cette coalition. Mais DéFI pensait pouvoir au moins attendre que le gouvernement tienne ses promesses. La réforme des pensions ? Portée disparue. La réforme fiscale ? Dans les limbes. Les soins de santé ? A nouveau mis à contribution. L’énergie ? Des solutions en paquets plutôt que du courage politique. Non, ce gouvernement ne protège pas, aujourd’hui, l’ensemble de nos concitoyens.

En refusant de bloquer les prix de l’énergie, le gouvernement se retrouve dans une spirale sans fin de mesures, certes justifiables, mais insuffisantes, incohérentes et parfois même injustes.

Oui, il existe aujourd’hui des victimes collatérales du manque de courage de la Vivaldi. 

Trois exemples :

  • Toutes les personnes dans ce pays qui habitent dans des immeubles à appartements et qui se chauffent via un chauffage au gaz collectif sont discriminées par ces mesures, tant celles qui concernent le tarif social que la fameuse prime de 135 euros/mois, tout simplement parce qu’elles n’ont pas de compteur à gaz à leur nom. Nous parlons de centaines de milliers de personnes.
  • Les mesures d’aide aux entreprises, si elles sont certes à saluer, laissent sur le carreau les milliers d’indépendants sans employés, et en particulier ceux dans les secteurs très énergivores tels que les boulangers. Elles ne permettront pas d’éviter les faillites dues aux prix de l’énergie.
  • La majorité des citoyens confrontés au terme de leur contrat fixe avec leur fournisseur d’électricité vont devoir assumer désormais  l’explosion de leur facture, soit l’équivalent d’un loyer (entre 500 et 800 par mois) en plus de leurs charges, bien supérieure aux 1.000 euros que promet le Gouvernement pour tout l’hiver 

Une question de coût? Non! Plafonner les prix de l’énergie coûtera moins cher à l’ensemble des Belges que d’affronter une récession! 

Or, le pouvoir d’achat des Belges est déjà fortement impacté par la crise que nous traversons. Bien sûr, la “vaste réforme fiscale” annoncée est un élément essentiel et structurel pour améliorer ce pouvoir d’achat. Pourtant, le gouvernement annonce – encore une annonce – une “première phase détaillée et ambitieuse de réforme fiscale” au mois de décembre. Si l’on se réfère aux précédentes annonces de grandes réformes de la Vivaldi, DéFi craint que cette réforme soit reportée à la Saint-Glinglin. Au mieux, à la prochaine législature. 

La réforme du marché du travail pour “ renforcer notre résilience économique”? Un mot : flexi-jobs. Autrement dit, précariser encore plus certains types d’emplois, notamment dans le secteur des soins, de l’agriculture, de l’événementiel, de la culture ou encore du sport.

Augmenter le nombre d’heures du travail étudiant est aussi dans le “paquet” de mesures.  Voilà la réponse du gouvernement aux étudiants déjà en situation précaire face à l’explosion du coût de la vie  : vous pourrez travailler plus !  

Evidemment, les mesures de soutien aux ménages et PME creusent un déficit tel qu’il fallait chercher des sources de recettes mais aussi d’économies pour le budget présenté.

Niveau recettes, DéFI s’interroge sur le montant des recettes de la taxe sur les surprofits des producteurs d’électricité et leur affectation. Pour 2023, la recette initialement évoquée était de 2,9 milliards d’euros. Dans les tableaux budgétaires communiqués, on constate que la recette attendue n’est plus que de 834 millions, soit près de 2 milliards de moins… !

Au niveau des économies, si elles sont évidemment nécessaires, elles ne peuvent se faire en rognant les droits fondamentaux de nos concitoyens.

Or, le gouvernement annonce des coupes dans le budget des soins de santé qu’il avait promis d’immuniser et même de renforcer au plus fort de la crise sanitaire! Pour une économie potentielle de 75 millions d’euros, le gouvernement fait un mauvais calcul : des économies dans les soins de santé impliquent des rendez-vous tardifs, des reports de soins, des maladies tardivement diagnostiquées, et donc des traitements plus lourds et plus coûteux. N’a-t-il donc rien appris de la crise Covid?

Autre droit fondamental que le gouvernement rogne pour faire des économies :  le droit des parents à concilier vie privée et vie professionnelle. Comment?  En réduisant la durée et la rémunération des congés parentaux et des crédits-temps.

Pour Sophie Rohonyi, députée fédérale :  “Ce gouvernement ne protégera pas les citoyens comme il le devrait. Il est un assembleur de rustines et non “le” gouvernement réformateur dont notre pays avait pourtant tant besoin”.